Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 15:04

 

Copie-de-P1040655.JPG

 

 

 

 

Le Marin 2013 - 2014

 

 

Nous sommes arrivés à la mi novembre. Ciel nuageux d’une après midi tropicale habituelle. Brise légère et air moite mais pas lourd. De tout cela, c’est le chant vigoureux du merle local qui fait atterrir mon esprit en Martinique, mêlé à la senteur de l’arbre d’où émergent ses notes. Nous voilà intégrant notre autre vie de marins après celle de montagnards.

 

Cela fait un mois et demi que nous sommes ici. Il me semble tellement impossible que dans notre autre vie chamoniarde nous n’ayons que si sporadiquement recours à un tournevis, un voltmètre, une scie, un soudeur d’arc ou d’étain… ce qui est notre quotidien ici. Un ami en venait à la conclusion qu’un bateau est un mi-temps, on doit lui donner la moitié de son temps pour pouvoir en profiter l’autre moitié ; c’est un vrai « donnant donnant », chaque marin le sait. Nous commençons donc notre période à bord comme chaque année depuis notre traversée par un chantier.

Jusqu’à l’année de la traversée, tous nos efforts étaient concentrés sur les éléments indispensables à la navigation et la sécurité. Ceci contenant entre autre l’autonomie pour pouvoir souder en mer et réparer sur le champ un maximum d’avaries. L’an dernier, nous avons fait beaucoup pour que Moemoea soit une bonne base pour pratiquer l’apnée et la chasse sous marine, réparant hors-bord et annexe (dont nous nous passons dans le quotidien à l’avantage de nos kayaks) mais aussi sondeur, éolienne, confectionnant une antenne BLU pour recevoir des fax météo, ou des poids pour sécuriser les mouillages…

 

Cette année, le chantier est un entretien de fond de Moemoea qui a l’avantage et l’inconvénient d’être en acier, du haut de ses 40 ans passés. Nous devons remplacer des tôles dans le cockpit et dans la cuisine et allons donc en profiter pour des modifications adéquates à notre usage. Nous avions mis tous nos efforts pour être sures d’une base saine des œuvres vives lors de notre grand chantier, et savions que l’intérieur pourrait attendre son temps. Le gros avantage de ce chantier est que nous pouvons travailler à flot. Dans notre trou à cyclone du Marin, la surface de l’eau a la tranquillité d’un lac. L’autre élément indispensable est l’autonomie en énergie…. Tout fonctionne et quand tout d’un coup s’est déclanché la panne, j’ai de nouveau réalisé à quel point nous sommes dépendants dans notre entreprise de notre système en série moteur-alternateur-batteries-transformateur pour pouvoir être ici, en chantier dans la nature au milieu de la piscine ! Alors le chantier s’arrête le temps de la mécanique, mais nous avons décidé d’investir aussi dans un groupe électrogène.

Veit est à la disquese et moi dans plein de travaux parallèles. Mes petits travaux ? Entretenir de l’intérieur des parties de la coque, réparer les réservoirs d’eau, recoudre les tauds des voiles, ou les rideaux, ajouter des lattes de finition teck à notre intérieur. Je trouve des solutions à beaucoup de choses pour un provisoire qui dure, mais l’aspect fini avec l’exactitude du menuisier me coûte bien davantage… il faut que j’entraîne cette patience. Je l’ai plus dans mes travaux d’électricité où il y a toujours à faire.

Pour Veit, une fois place neuve faite, les tôles remplacées, c’est justement ce jeu, au millimètre près, qu’il doit trouver pour installer une structure métallique pour tiroirs industriels  dans un endroit où tout est rond, aux angles bizarres qui ne se répondent pas ! « On ne peut pas faire du droit avec du tordu » lui avait dit un ami a qui il a rapidement donné preuve de contraire…

 

Donc nous poursuivons nos aménagements. Arrive une nouvelle race à bord, les « oreilles bleues », avec nos casques anti-bruit. Nous sommes motivés et plein d’entrain sans oublier notre bain quotidien. Ce que l’on oublie trop par contre c’est d’aller nager pour nager, pour le rythme, pour la glisse, suivre les bulles de la main qui plonge… en fait, il ne fait pas si chaud, temps gris et pluvieux, thermomètre à 28°, un ami nous disait même s’être enrhumé ! La meilleure preuve que nous aimons tant le « faire » que le « but » est que la joie du jour de Noël passe dans l’action.

 « Joie », oui, pour nous, mais le ciel était furieux ce jour là, tant en métropole qu’ici. Un orage a duré toute la nuit. Eclairs et tonner étaient impressionnants mais au dessus de nos têtes sans rafales ni déluge, sinon une pluie fine et continue. Nous avons appris que ce n’était pas la même musique sur l’île voisine : un ami skipper qui était là-bas ce soir là, nous racontait qu’il devait slalomer entre les troncs d’arbre, il a récupéré une barque, puis un cri bizarre venu des flots l’a glacé et voyant de la chair il pensait à un homme… non, c’était un pauvre cochon qui criait à la dérive emporté par un de ces effondrements de terrain ou rivières en crue, ou coulées de boue sur Sainte Lucie et Saint Vincent… Jour de paix et ciel de déluge.

 

1er janvier – La fête du temps qui passe…

Pour ça, le monde célèbre et s’excite…

Bien dormir et profiter au mieux de sa journée, voilà pour nous la meilleur célébration du temps… qui passe

 

Qui passe, qui passe… Je fais, je fais, et ne prends le temps de faire !

« Heureusement » je me suis un peu coincée le dos, ce qui vient de me donner l’obligation de m’assoire, et l’opportunité de vous écrire. Mais tout est bien, je sens déjà que je bouge mieux…

 

 

P1040611-copie-1

 

 

P1040618                                       P1040619

 

 

 

Copie-de-P1040653.JPG

 

Copie de P1040654

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche

Articles RÉCents

Liens